Quel avenir pour le PIT ?
Publié le 18/12/2022
Les PIT en danger ?
Comme vous le savez peut-être, l’AFIU se bat depuis des années pour une programmation et un financement adéquat des PIT.
Pour rappel, la situation actuelle est toujours au format « projet » qui ne permet pas un financement complet de l’équipe infirmière via le budget des moyens financiers alloués à l’hôpital.
Il y a quelques semaines, nous avons reçu une information encourageante du cabinet de la Santé Publique avec la validation d’un budget substantiel qui permettra de refinancer l’Aide Médicale Urgente au regard des enjeux futurs et donc de développer l’offre PIT, la sortir de son mode « projet ».
Notre contentement a été de courte durée car dans le même temps, sous le prétexte de pouvoir activer rapidement ce budget, l’administration de la Santé Publique a fait une demande de modification de l’Arrêté Royal de 1964 sur l’aide médicale urgente en incluant le PIT dans la fonction ambulancière.
Concrètement, cela signifie que les PIT pourront être/seront dorénavant des fonctions ambulancières et plus des fonctions hospitalières comme le sont par exemple les SMUR.
Quels impacts pour nous infirmier et infirmière ?
Cette modification induit que l’organisation de la fonction PIT sera de la responsabilité du vecteur ambulancier ( zone de secours, privés,…) et que donc le personnel infirmier sera en contrat avec l’organisateur de la fonction et plus avec l’hôpital.
Donc exit, la liaison à l’hôpital avec les capacités d’encadrement et de formation de l’hôpital. Exit la collaboration médico-infirmière autour de ce vecteur car les médecins hospitaliers ne seront pas nécessairement ceux qui garantiront le bon usage des Ordre Permanent, exit aussi l’intégration des infirmiers PIT au sein des SUS puisqu’ils ne seront plus attachés à une fonction hospitalière.
A côté de cela, quels barèmes pour les infirmiers PIT puisque l’IFIC ne peut être utilisé que dans une structure hospitalière, quid de la responsabilité des actes découlant de l’utilisation des OP ?
Bref, cette réforme au nom d’une libération des budgets via l’échelon fédéral ne favorisera pas l’émergence de ce vecteur et d’autre part, l’enseignement de la France dans le domaine nous a démontré que cette organisation génère des conflits entre les communautés de professionnels.
Aujourd’hui l’AFIU organise un lobby intensif sur le cabinet via l’Union Générale des Infirmiers de Belgique, le Conseil National des Secours Médicaux d’Urgences et le Conseil National des Etablissements Hospitaliers. Tous ces organes sont alignés avec nos recommandations.
L’AFIU ne s’oppose pas à l’existence de PIT en dehors des Hôpitaux car nous pensons que ce vecteur doit être placé aux endroits clefs en terme de temps d’intervention, ce que ne permet pas le placement exclusif sous toit hospitalier.
L’AFIU souhaite que ces fonctions PIT restent des fonctions hospitalières avec par exemple l’obligation d’un contrat entre le vecteur ambulancier et un hôpital pour fournir l’infirmier.