IFIC, enfin une avancée significative pour le statut d’infirmier(e) spécialisé(e)
L’AFIU et la SIZ l’ont déjà dit à de maintes reprises, la mise en place de l’IFIC aura été vécu comme un des pires moments de notre profession car sous prétexte d’une revalorisation de la profession et une harmonisation des barèmes entre le public et le privé, il n’aura été question que de nier les spécificités de notre profession.
Pour rappel, l’IFIC a été décidé et initié par la précédente Ministre de la Santé Publique Mme De Block.
Il s’agit d’un processus de concertation sociale ou seul la tri-partite Employeurs – SPF Santé Publique – Organisations Syndicales a droit au chapitre.
A aucun moment les associations professionnelles n’ont eu leur mot à dire et pourtant nous n’avons pas ménagé notre peine pour attirer l’attention sur les effets collatéraux possibles de la philosophie d’implémentation de l’IFIC.
« A travail égal, salaire égal », cette base conceptuelle peut probablement s’appliquer dans certaines entreprises mais à l’échelle de notre profession et notamment du métier d’infirmier(e) spécialisé(e) en Soins Intensif et Soins d’Urgences, elle scotomise le fait que les infirmier(e) spécialisé(e) ont des responsabilités supplémentaires qui découlent de l’Annexe IV. On peut par exemple citer le fait que le triage ne peut être réalisé que par un(e) infirmier(e) porteur(euse) du titre professionnel particulier.
Premier effet de bord que nous attendions, l’irritation du personnel au chevet des patients qui ne comprend pas cette disposition dans un système qui valorisait précédemment outre l’expérience la formation plus poussée du personnel soignant. (plan d’attractivité de Mme ONKELINKX)
Second effet de bord, quel est l’intérêt d’entamer une spécialisation si elle n’est pas valorisée ? Dans la mesure ou l’étudiant consacre encore une année non rémunérée pour sa spécialisation et qu’il n’y a pas de retour sur investissement, c’est l’annonce de la faillite du système de spécialisation qui a largement démontré toute sa pertinence.
L’AFIU et la SIZ font partie de l’UGIB et un membre de l’AFIU occupe une représentation au sein du CA de l’UGIB (Yves MAULE, secrétaire de l’UGIB).
A l’arrivée du nouveau Ministre de la Santé Mr Frank Vandenbrouck, un espace de concertation récurent a été mis en place (ce que nous n’avions jamais pu obtenir avec Mme de Blok). Au fil des réunions, l’UGIB n’a cessé de faire du lobby pour obtenir une correction du système sachant qu’il ne pouvait pas être supprimé.
Finalement, nous avons appris la semaine dernière qu’un AR amenant une correction au système allait être publié (il subit actuellement le contrôle budgétaire et le passage au Conseil d’Etat avant sa publication)
Nous avons pu obtenir une copie de l’AR et nous vous livrons en avant-première la teneur des changements.
« Arrêté royal instaurant un complément de spécialisation et modifiant l’arrêté royal du 28 décembre 2011 relatif à l’exécution du plan d’attractivité pour la profession infirmière »
1 . Les infirmier(e)s porteurs/euses d’un TPPSU qui a été visé par une commission d’agrément et qui sont inclus dans l’IFIC bénéficieront d’une prime annuelle de 2500€ bruts indexés.
« A partir du 1er janvier 2022, les infirmiers agréés comme étant autorisés à se prévaloir d’une qualification professionnelle particulière d’infirmier ayant une expertise particulière ou étant autorisés à porter un titre professionnel particulier, tels que définis dans les arrêtés ministériels fixant les critères d’agrément pour les titres et les qualifications professionnels particuliers…….ont droit à un complément de spécialisation à condition qu’ils rémunérés payés selon le nouveau modèle salarial pour les services fédéraux des soins de santé, tel que visé dans la ‘convention collective du travail du 31 mars 2021 concernant l’introduction complète d’un nouveau modèle salarial pour les services fédéraux des soins de santé : IFIC’ »
« Ce complément de spécialisation s’élève à 2.500 euros bruts par an pour un infirmier agréé par l’autorité compétente pour un titre professionnel particulier » .
2. Les infirmier(e)s porteurs/euses d’un TPPSU qui ont dans un premier temps refusé de rentrer dans l’IFIC peuvent à la suite de l’introduction de la prime faire la demande d’entrer dans l’IFIC
« Suite à l’instauration du complément de spécialisation, le travailleur en service dont le droit au barème IFIC n’est pas encore ouvert et pour autant que le barème IFIC est activé, a une seule fois le choix entre le maintien de ses conditions salariales existantes, y compris les augmentations futures convenues, ou le passage vers le barème IFIC ».
Nous sommes d’accord que ce n’est pas une revalorisation de la profession mais on peut tout de même saluer le fait que ce Ministre de la Santé a tenu compte de l’avis des Associations Professionnelles.
L’UGIB et donc l’AFIU et la SIZ travaillent aujourd’hui à un plan d’attractivité de la profession avec, nous l’espérons, des avancées significatives (meilleures rémunérations des heures tardives et des WE,….)
Aujourd’hui, les Associations Professionnelles telles que l’AFIU, la SIZ, l’ACN, la FNIB regroupées sous la bannière de l’UGIB n’ont plus à démontrer leurs actions bénéfiques en faveur de la profession.
La question qui restera en suspens au moment ou vous lisez ces lignes est : pourquoi n’êtes-vous pas encore membre d’une association ?
Nous portons ici un message fort, plus nous seront représentatifs grâce à nos membres plus nous seront écoutés.
A bientôt pour d’autres News.